En 2025, la rémunération des stages connaît des évolutions significatives qui impactent à la fois les entreprises et les étudiants. Entre gratification minimale obligatoire, cotisations sociales spécifiques et avantages complémentaires, le paysage des stages se professionnalise. Voici ce que vous devez savoir pour naviguer dans ce cadre réglementaire en pleine mutation.
Le cadre légal des stages en 2025
Le statut de stagiaire en entreprise repose sur des fondements juridiques précis. Contrairement à un salarié, le stagiaire n’est pas lié par un contrat de travail mais par une convention tripartite entre l’entreprise, l’établissement de formation et lui-même.
Les missions confiées doivent exclusivement s’inscrire dans le cadre pédagogique du stagiaire. La loi interdit formellement certaines pratiques comme :
- Remplacer un employé absent ou en congé
- Faire face à un pic d’activité ponctuel
- Occuper un poste permanent sous couvert de stage
- Effectuer des tâches saisonnières normalement dévolues aux salariés
En cas de non-respect, le stage risque la requalification en contrat de travail avec toutes les conséquences juridiques et financières que cela implique pour l’entreprise.
Les droits fondamentaux du stagiaire
Malgré son statut particulier, le stagiaire bénéficie de protections et avantages comparables aux salariés :
Droit | Conditions d’application |
---|---|
Congés parentaux | Maternité, paternité et adoption |
Titres-restaurant | Mêmes conditions que les salariés |
Remboursement transports | Identique au régime de l’entreprise |
Activités sociales | Accès aux avantages du CSE |
Les critères déclenchant la rémunération obligatoire
La gratification devient obligatoire lorsque le stage dépasse une certaine durée. En 2025, le seuil est fixé à :
- 2 mois consécutifs ou non pour la plupart des établissements
- 3 mois pour les établissements d’enseignement agricole
Le calcul précis de la durée s’effectue en convertissant les heures en journées complètes :
- 1 journée = 7 heures de présence effective
- 1 mois = 22 jours de stage
- Seuil des 2 mois = 308 heures (22 jours x 2 mois x 7h)
Les particularités du décompte
Certaines absences sont assimilées à du temps de présence :
Type d’absence | Prise en compte |
---|---|
Congés légaux | Oui (maternité, paternité…) |
Autorisations conventionnelles | Si prévues dans la convention |
Jours fériés chômés | Selon mode de calcul choisi |
Le barème de la gratification minimale en 2025
En 2025, le montant horaire minimal est fixé à 15% du plafond horaire de la Sécurité Sociale, soit :
- 4,35 €/heure de base
- 609 €/mois pour 35h hebdomadaires
- 669,90 €/mois pour 154 heures mensuelles
Certains secteurs proposent des gratifications bien supérieures grâce aux conventions collectives. Par exemple :
Secteur | Gratification moyenne |
---|---|
Banque/Assurance | 800-1200 € |
Technologie | 900-1500 € |
Grande distribution | 650-800 € |
Les modalités de versement
La gratification suit des règles strictes de paiement :
- Versement mensuel obligatoire
- Deux modes de calcul possibles (heures réelles ou moyenne)
- Montant identique en fin de stage quel que soit le mode choisi
Le traitement fiscal et social des gratifications
Le régime des cotisations sociales présente des spécificités pour les stagiaires :
- Exonération jusqu’au plafond de 4,35 €/heure
- Cotisations sur la partie excédentaire seulement
- Exclusion des cotisations retraite complémentaire et chômage
Le tableau récapitulatif des cotisations en 2025 :
Cotisation | Taux employeur | Taux salarié |
---|---|---|
Maladie | 13% | 0% |
Retraite | 8,55% | 6,90% |
Famille | 5,25% | 0% |
CSA | 0,30% | 0% |
Le régime fiscal avantageux
Sur le plan fiscal :
- Exonération dans la limite du SMIC annuel (21 621,60 €)
- Imposition possible si cumul de plusieurs stages
- Prélèvement à la source applicable au-delà du seuil
Les tendances 2025 en matière de rémunération
L’année 2025 marque une progression significative des gratifications avec un barème échelonné :
Période | Montant brut mensuel |
---|---|
Janvier-Mars | 600 € |
Avril-Juin | 650 € |
Juillet-Septembre | 700 € |
Octobre-Décembre | 750 € |
Cette progression répond à plusieurs enjeux :
- Compenser l’inflation et le coût de la vie
- Valoriser l’expérience professionnelle acquise
- Faciliter l’insertion professionnelle des jeunes
Les avantages complémentaires en hausse
De plus en plus d’entreprises proposent des packages attractifs :
- Remboursement partiel des transports
- Titres-restaurant
- Aide au logement
- Possibilité de télétravail
Les conséquences pour les entreprises
Cette évolution réglementaire impacte significativement les services RH :
- Nécessité de revoir les budgets formation
- Optimisation des processus de recrutement
- Meilleure intégration des stagiaires
Pour les PME notamment, ces changements impliquent :
Impact | Solution possible |
---|---|
Coût supplémentaire | Demande d’aides spécifiques |
Charge administrative | Externalisation paie |
Attractivité | Valorisation expérience |
Les bonnes pratiques à adopter
Pour tirer pleinement profit du système :
- Former les tuteurs de stage
- Élaborer un vrai programme pédagogique
- Proposer des missions valorisantes
- Envisager des CDI en fin de stage