En 2025, la rémunération des stagiaires reste un sujet clé pour les étudiants comme pour les entreprises. Alors que le marché du travail évolue, comprendre les règles en vigueur permet d’optimiser cette expérience formatrice. Voici ce qu’il faut savoir sur les gratifications, exonérations et pratiques actuelles.
Le cadre légal de la rémunération des stagiaires
La loi française encadre strictement les conditions de rémunération des stagiaires. Depuis 2014, tout stage supérieur à deux mois consécutifs (ou non au cours d’une même année scolaire) donne droit à une gratification minimale. En 2025, ce dispositif reste inchangé.
Le calcul se base sur le plafond horaire de la Sécurité sociale, fixé à 29€ depuis 2024. La gratification minimale représente 15% de ce montant, soit 4,35€ par heure. Pour un mois complet de 154 heures (7h/jour sur 22 jours), cela équivaut à 669,90€.
Année | Plafond horaire SS | Taux | Gratification minimale |
---|---|---|---|
2024 | 29€ | 15% | 4,35€/h |
2025 | 29€ | 15% | 4,35€/h |
Les particularités du versement
La gratification est versée mensuellement, obligatoirement à compter du premier jour du stage. En cas de prolongation faisant passer la durée totale au-delà de deux mois, l’employeur doit effectuer un rappel rétroactif.
- Paiement mensuel obligatoire
- Début du versement dès le 1er jour
- Rappel en cas de prolongation
Les exonérations sociales et fiscales
Un avantage majeur de la gratification de stage réside dans son traitement social et fiscal. Jusqu’à 4,35€/heure, elle bénéficie d’une franchise totale de cotisations sociales, ce qui la rend plus attractive pour les employeurs.
Au-delà de ce seuil, la fraction excédentaire est soumise aux cotisations classiques. Sur le plan fiscal, la gratification est exonérée d’impôt sur le revenu dans la limite du montant annuel du plafond de la Sécurité sociale (47 100€ en 2025).
Comparaison avec d’autres statuts
Statut | Cotisations sociales | Impôt sur le revenu |
---|---|---|
Stagiaire (≤4,35€/h) | Exonérées | Exonéré |
Stagiaire (>4,35€/h) | Sur fraction excédentaire | Exonéré |
CDD/CDI | Plein taux | Imposable |
Les pratiques des entreprises en 2025
Si le minimum légal reste la référence, certaines entreprises vont au-delà pour attirer les meilleurs talents. Les secteurs en tension comme la tech ou la finance proposent fréquemment des gratifications supérieures.
- Banque/Assurance : 800-1200€/mois
- Tech : 700-1500€/mois
- Grands groupes : souvent 1,5x le minimum
- PME : généralement le strict minimum
Les conventions collectives peuvent également prévoir des montants plus favorables. Il est donc essentiel de vérifier les accords applicables dans son secteur d’activité.
L’impact sur l’attractivité des stages
Une étude récente montre que 68% des étudiants privilégient les offres avec des gratifications élevées. Les entreprises l’ont bien compris et utilisent cet levier dans leur stratégie de recrutement.
Calcul pratique de la gratification
Pour déterminer le montant exact à verser, il faut multiplier le taux horaire par le nombre d’heures effectives. Un exemple concret :
Élément | Calcul | Montant |
---|---|---|
Heures mensuelles | 7h/j × 20 jours | 140h |
Gratification minimale | 140 × 4,35€ | 609€ |
Gratification majorée (exemple) | 140 × 6€ | 840€ |
Attention : les heures supplémenaires effectuées par les stagiaires ne donnent pas droit à majoration, sauf disposition conventionnelle contraire.
Les obligations de l’employeur
L’entreprise doit respecter plusieurs formalités pour encadrer légalement le stage et le versement de la gratification :
- Établir une convention de stage tripartite
- Verser la gratification mensuellement
- Mentionner la gratification dans la convention
- Respecter les durées maximales de stage
Le non-respect de ces obligations peut entraîner des sanctions, notamment la requalification du stage en contrat de travail avec toutes les conséquences que cela implique.
Le cas particulier des stages à l’étranger
Pour les stages effectués hors de France, les règles françaises ne s’appliquent pas. Tout dépend de la législation du pays d’accueil. Certains pays comme l’Allemagne ou la Suisse offrent souvent des rémunérations plus attractives.
Évolution depuis 2024
Contrairement aux années précédentes, 2025 ne connaît aucune revalorisation du montant minimal. Cette stabilité fait suite à une augmentation de 5,4% en 2024.
Année | Montant horaire | Évolution |
---|---|---|
2023 | 3,90€ | +3,8% |
2024 | 4,35€ | +5,4% |
2025 | 4,35€ | 0% |
Les syndicats étudiants dénoncent régulièrement cette stagnation qui ne suit pas l’inflation, mais les employeurs mettent en avant la franchise de cotisations comme un avantage compensatoire.
Alternatives au stage classique
Face aux limitations de la gratification, certains étudiants se tournent vers d’autres formules :
- Contrat d’alternance (rémunération de 25 à 100% du SMIC)
- CDD étudiant
- Stage à l’étranger
- Freelance en parallèle des études
Chaque option présente des avantages et inconvénients en termes de rémunération, d’expérience acquise et de reconnaissance académique.
L’alternance, une solution gagnante ?
De plus en plus plébiscitée, l’alternance permet de cumuler expérience professionnelle et rémunération attractive. Un alternant en 2025 peut prétendre à :
Âge | 1ère année | 2ème année | 3ème année |
---|---|---|---|
Moins de 18 ans | 25% SMIC | 37% SMIC | 53% SMIC |
18-20 ans | 41% SMIC | 49% SMIC | 65% SMIC |
21-25 ans | 53% SMIC | 61% SMIC | 78% SMIC |
26 ans et + | 100% SMIC | 100% SMIC | 100% SMIC |