Comment maintenir son salaire en cas de maladie : les droits des salariés en 2025 ?

Publié le 16 avril 2025 par Camille Durand

Les mécanismes légaux de maintien de salaire en 2025

Le système français prévoit un cadre précis pour le maintien de salaire lors d’un arrêt maladie. En 2025, ces dispositions légales restent basées sur le Code du travail et les conventions collectives, avec quelques ajustements liés aux réformes sociales récentes. Le principe fondamental ? Un équilibre entre protection du salarié et viabilité économique pour l’employeur.

Concrètement, trois sources de revenus se combinent pendant un arrêt maladie :

Depuis 2024, un décret a clarifié les modalités de contrôle médical, donnant plus de flexibilité aux employeurs tout en protégeant les droits fondamentaux des salariés. Par exemple, la contre-visite peut désormais s’effectuer au cabinet du médecin ou au domicile du salarié, avec des plages horaires mieux définies.

Type d’arrêt Début d’indemnisation Taux de maintien
Maladie ordinaire 8e jour 90% puis 66%
Accident du travail 1er jour 100%
Maladie professionnelle 1er jour 100%

Calcul pratique du maintien de salaire

Prenons l’exemple de Sophie, cadre avec un salaire brut de 3 000€/mois en arrêt maladie pendant 20 jours :

  1. Salaire journalier : 3 000€ / 30 jours = 100€
  2. Maintien théorique : 100€ x 20 jours = 2 000€
  3. Déduction des IJSS (17 jours à 53,31€ après carence) : 906,27€
  4. Salaire maintenu par l’employeur : 2 000€ – 906,27€ = 1 093,73€

L’impact de l’ancienneté sur la durée d’indemnisation

En 2025, comme les années précédentes, l’ancienneté joue un rôle clé dans la durée du maintien de salaire. Le système prévoit une progression par paliers de 5 ans, avec des durées maximales qui peuvent atteindre 90 jours pour les salariés les plus anciens.

Voici comment se structure cette progression :

Ancienneté Durée à 90% Durée à 66% Total
1 à 5 ans 30 jours 30 jours 60 jours
6 à 10 ans 40 jours 40 jours 80 jours
11 à 15 ans 50 jours 50 jours 100 jours
Plus de 31 ans 90 jours 90 jours 180 jours

Un point important : ces durées s’apprécient sur une période glissante de 12 mois. Ainsi, plusieurs arrêts successifs pour la même pathologie seront cumulés dans le calcul. Cette règle vise à éviter les abus tout en protégeant les salariés atteints de maladies chroniques.

Cas particulier des CDD et intérimaires

Les travailleurs en CDD ou en intérim bénéficient des mêmes droits que les CDI, à une condition : justifier d’au moins un an d’ancienneté chez le même employeur. Cette disposition, souvent méconnue, protège notamment les saisonniers qui travaillent régulièrement pour les mêmes entreprises.

Les compléments par la prévoyance collective

Au-delà du cadre légal, de nombreuses entreprises proposent des dispositifs de prévoyance permettant un maintien intégral du salaire. Ces régimes, généralement financés en partie par l’employeur, représentent un avantage social de plus en plus valorisé par les salariés.

En 2025, on distingue deux grands types de couvertures :

Une étude récente montre que 68% des entreprises du CAC40 proposent désormais un maintien à 100% du salaire pendant les 3 premiers mois d’arrêt, contre seulement 45% en 2020. Cette progression s’explique par la guerre des talents et la nécessité d’attirer les meilleurs profils.

Comment choisir sa couverture complémentaire ?

Plusieurs critères doivent guider votre choix :

  1. Le délai de carence (généralement 7 à 30 jours)
  2. La durée maximale d’indemnisation (souvent 1 à 3 ans)
  3. Les pathologies couvertes (certains contrats excluent les maladies psychologiques)
  4. La possibilité de couvrir les enfants via une rente éducation

Les démarches administratives à connaître

Obtenir son maintien de salaire implique de respecter des formalités précises. Depuis 2024, certaines procédures ont été simplifiées grâce à la digitalisation, mais des pièges subsistent.

Voici la checklist des documents indispensables :

Document Délai Destinataire
Certificat médical initial 48h Employeur + CPAM
Feuilles de soins 2 mois CPAM
Attestation de salaire Selon demande CPAM

Attention : depuis la réforme de 2024, le non-respect du délai de 48h pour transmettre le certificat médical à l’employeur peut entraîner la suspension du complément patronal. Toutefois, des exceptions existent pour les victimes d’actes terroristes ou dans des situations exceptionnelles comme les pandémies.

Le cas particulier du télétravail pendant l’arrêt

Une question fréquente en 2025 : peut-on télétravailler pendant un arrêt maladie ? La réponse est nuancée :

Les évolutions récentes du cadre légal

L’année 2024 a vu plusieurs modifications importantes du dispositif de maintien de salaire, avec des effets concrets en 2025. Ces changements reflètent l’adaptation du droit aux nouvelles réalités du travail.

Parmi les nouveautés notables :

  1. Clarification des règles de contre-visite médicale
  2. Extension des droits pour les victimes d’actes terroristes
  3. Meilleure coordination entre CPAM et employeurs
  4. Digitalisation accrue des démarches

Un exemple concret : désormais, lorsqu’un médecin mandaté par l’employeur conclut à un arrêt injustifié, il doit transmettre son rapport à la CPAM dans les 48h. La caisse a ensuite 10 jours pour statuer sur une éventuelle suspension des IJSS, avec possibilité pour le salarié de contester.

Réforme Date d’application Impact
Décret sur les contre-visites 07/2024 Plus de flexibilité dans l’organisation
Loi anti-fraude 01/2025 Contrôles renforcés
Digitalisation des IJSS 09/2024 Paiements plus rapides

Focus sur les sorties autorisées

La réglementation 2025 encadre strictement les déplacements pendant un arrêt maladie. Par défaut, le salarié doit être présent à son domicile de 9h à 11h et de 14h à 16h. Cependant, le médecin peut autoriser des « sorties libres » si l’état de santé le permet – une disposition souvent source de litiges.

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Camille Durand

Bonjour, je suis Camille Durand, consultante RH et coach en management. Depuis plus de 10 ans, j’accompagne les entreprises et les managers dans leurs enjeux humains : recrutement, développement des compétences, gestion des talents, cohésion d’équipe et conduite du changement. Passionnée par l’humain et la performance collective, je crois fermement que le bien-être au travail et l’efficacité managériale vont de pair. Mon approche est à la fois pragmatique et bienveillante : j’écoute, j’analyse, je conseille et j’agis à vos côtés. Que ce soit pour structurer vos process RH, former vos équipes ou faire grandir vos managers, je mets mon expérience au service de vos ambitions. Envie d’en discuter autour d’un café (virtuel ou réel) ? Parlons-en ! ☕

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