Quels sont les délais à respecter pour une rupture conventionnelle en 2025 ?

Publié le 16 avril 2025 par Camille Durand

Les étapes clés et délais d’une rupture conventionnelle en 2025

La rupture conventionnelle représente aujourd’hui près de 15% des fins de CDI en France selon les dernières statistiques du ministère du Travail. Ce mécanisme contractuel permet à l’employeur et au salarié de mettre fin au contrat de travail d’un commun accord, mais son succès dépend du strict respect des délais légaux. En 2025, avec l’évolution des pratiques RH et l’accélération des procédures dématérialisées, maîtriser ces échéances devient plus crucial que jamais pour éviter les contentieux.

L’entretien préalable : première étape incontournable

Avant toute signature, la loi impose la tenue d’au moins un entretien entre les parties. Bien qu’aucun délai minimal ne soit fixé entre la convocation et l’entretien, la jurisprudence recommande d’appliquer par analogie les 5 jours ouvrables prévus pour les entretiens préalables au licenciement.

Élément Détail
Convocation Doit mentionner date, heure, lieu et droit à assistance
Délai conseillé 5 jours ouvrables avant l’entretien
Assistance Salarié peut se faire accompagner

Un exemple concret : si l’employeur envoie la convocation le 1er mars 2025, l’entretien ne devrait pas avoir lieu avant le 8 mars (en comptant les week-ends). Cette période permet au salarié de préparer sa défense et de consulter éventuellement un conseiller du salarié.

La signature de la convention et le délai de rétractation

Une fois l’accord trouvé, les parties signent la convention de rupture. C’est à ce moment précis que commence à courir le délai de rétractation de 15 jours calendaires, sans possibilité d’y déroger. Ce mécanisme de protection permet à chaque partie de revenir sur sa décision.

Le calcul de ce délai obéit à des règles précises :

Prenons le cas d’une convention signée le 10 avril 2025 :

Événement Date
Signature 10 avril 2025
Début délai 11 avril 2025
Fin délai 25 avril 2025

Les modalités pratiques de rétractation

Pour se rétracter valablement, une partie doit envoyer à l’autre un courrier recommandé avec accusé de réception avant l’expiration du délai. Aucune justification n’est requise. En 2025, certains tribunaux commencent à accepter les notifications électroniques certifiées, à condition qu’elles permettent d’établir une preuve certaine de la date d’envoi.

L’homologation administrative : dernier verrou légal

Après le délai de rétractation, la demande d’homologation doit être adressée à la DIRECCTE (devenue Dreets) via la plateforme TéléRC depuis 2022. L’administration dispose alors de 15 jours ouvrables pour rendre sa décision.

Contrairement au délai de rétractation, celui-ci ne compte que les jours ouvrables (du lundi au vendredi, hors jours fériés). Le silence gardé par l’administration au-delà de ce délai vaut acceptation tacite.

Exemple de calcul pour une demande reçue le 5 mai 2025 :

Les cas particuliers d’homologation

Certaines situations nécessitent une attention particulière :

Situation Traitement
Salarié en arrêt maladie N’interrompt pas les délais sauf incapacité totale
Refus d’homologation Nécessite nouvelle demande complète
Défaut de numérisation Formulaire Cerfa exceptionnellement accepté

La date de rupture effective du contrat

Contrairement à une idée reçue, la rupture ne prend pas effet automatiquement à la fin des délais. Les parties doivent avoir prévu une date précise dans la convention, qui ne peut être antérieure au lendemain de l’homologation.

Cette souplesse permet d’organiser la transition :

Un tableau récapitulatif des délais pour une procédure standard :

Étape Durée Type de jours
Entretien à signature Variable
Rétractation 15 jours Calendaires
Homologation 15 jours Ouvrables
Total minimum ~35 jours

Les conséquences du non-respect des délais

En cas de méconnaissance des délais, la convention risque d’être annulée par les prud’hommes, avec des conséquences potentiellement lourdes :

En 2025, les contentieux liés aux ruptures conventionnelles représentent environ 8% des litiges prud’homaux, selon les chiffres du ministère de la Justice. La plupart concernent des vices de procédure, notamment le non-respect des délais.

Les bonnes pratiques pour sécuriser la procédure

Plusieurs mesures permettent d’éviter les pièges :

Risque Solution
Erreur de calcul des délais Utiliser des outils de calcul automatique
Preuve de la rétractation Envoi en recommandé avec AR
Défaut d’homologation Vérification systématique du dossier

L’impact des délais sur les droits sociaux

Le respect des délais conditionne directement l’accès du salarié à certains droits :

Les délais influent également sur :

Aspect Impact
Retraite Période chômage comptabilisée
Mutuelle Maintien jusqu’à date effective
Prévoyance Selon conventions d’entreprise

Les spécificités sectorielles en 2025

Certaines conventions collectives prévoient des dispositions particulières qui peuvent modifier les délais légaux :

Dans les entreprises de plus de 1000 salariés, un accord collectif peut imposer des consultations des représentants du personnel, ce qui allonge nécessairement la procédure. Ces particularités doivent être vérifiées avant d’engager toute démarche.

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Camille Durand

Bonjour, je suis Camille Durand, consultante RH et coach en management. Depuis plus de 10 ans, j’accompagne les entreprises et les managers dans leurs enjeux humains : recrutement, développement des compétences, gestion des talents, cohésion d’équipe et conduite du changement. Passionnée par l’humain et la performance collective, je crois fermement que le bien-être au travail et l’efficacité managériale vont de pair. Mon approche est à la fois pragmatique et bienveillante : j’écoute, j’analyse, je conseille et j’agis à vos côtés. Que ce soit pour structurer vos process RH, former vos équipes ou faire grandir vos managers, je mets mon expérience au service de vos ambitions. Envie d’en discuter autour d’un café (virtuel ou réel) ? Parlons-en ! ☕

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