Qu’est-ce que le quiet quitting et comment cela impacte-t-il la motivation des employés en 2025 ?

Publié le 14 avril 2025 par Camille Durand

Le quiet quitting : un phénomène qui redéfinit les relations professionnelles

Le monde du travail connaît une mutation profonde depuis le début des années 2020. Parmi les tendances marquantes, le quiet quitting s’impose comme un signal fort des nouvelles attentes des salariés. Ce mouvement, loin d’être une simple mode passagère, reflète une remise en question des modèles traditionnels d’engagement professionnel.

Origines et définition du concept

Le terme quiet quitting apparaît pour la première fois en 2022 sous la plume de Bryan Creely, un coach de carrière américain. Contrairement à ce que son nom suggère, il ne s’agit pas d’une véritable démission, mais plutôt d’une stratégie de désengagement mesuré. Les employés concernés continuent d’accomplir leurs tâches contractuelles, mais refusent systématiquement tout ce qui dépasse ce cadre.

Cette pratique s’inscrit dans un contexte post-pandémique où les salariés ont massivement réévalué leurs priorités. Selon le baromètre Gallup de 2023, près de 59% des travailleurs mondiaux adopteraient cette attitude, avec des pics à 65% chez les moins de 35 ans.

Année Taux de quiet quitting Population la plus touchée
2022 50% 18-35 ans
2023 59% 18-35 ans
2025 (projection) 65% 18-35 ans

Les causes profondes du désengagement silencieux

Plusieurs facteurs expliquent l’essor du quiet quitting dans les entreprises contemporaines. Loin d’être un simple caprice générationnel, ce phénomène répond à des problématiques structurelles bien identifiées par les ressources humaines.

La rupture du contrat psychologique

Traditionnellement, les employés s’investissaient au-delà de leur fiche de poste en échange de perspectives d’évolution. Ce contrat implicite s’est progressivement rompu avec :

En 2025, cette tendance s’accentue avec l’arrivée massive de la Génération Z sur le marché du travail. Ces jeunes actifs, élevés dans la culture digitale, accordent une importance primordiale à l’équilibre vie professionnelle-personnelle et refusent les schémas de surinvestissement de leurs aînés.

Impact sur la performance des entreprises

Le quiet quitting n’est pas sans conséquences pour les organisations. Ses effets se mesurent à plusieurs niveaux, souvent de manière insidieuse.

Une productivité en baisse

Les études montrent que les équipes touchées par le quiet quitting voient leur productivité diminuer de 15 à 20%. Ce déclin s’explique par :

Facteur Impact Solution potentielle
Absence d’initiatives -12% d’innovation Autonomie accrue
Refus des heures sup Retards projets (+18%) Meilleure planification
Désengagement collectif Climat dégradé Team building ciblé

Certains secteurs sont particulièrement vulnérables. Les SSII et les startups, traditionnellement fondées sur une culture du dépassement, enregistrent les plus fortes baisses de performance.

Stratégies pour prévenir le quiet quitting

Face à ce phénomène, les directions des ressources humaines développent des approches innovantes. La clé réside dans la compréhension des motivations profondes des salariés.

Reconstruire l’engagement

Plusieurs entreprises pionnières ont mis en place avec succès :

L’exemple de la société TechSoft est éclairant. Après avoir enregistré 40% de quiet quitters en 2023, elle a inversé la tendance en 2025 grâce à une politique ambitieuse de bien-être au travail, faisant passer le taux à 12% seulement.

Le point de vue des salariés

Contrairement aux idées reçues, le quiet quitting n’est pas toujours un choix assumé. Pour beaucoup, il s’agit d’une stratégie de survie face à des conditions de travail dégradées.

Témoignages et réalités quotidiennes

Marie, 29 ans, chef de projet dans une PME : « Après trois burn-out, j’ai dû poser des limites. Je fais mon travail avec sérieux, mais je ne réponds plus aux mails à 22h. Résultat : on me considère comme une quiet quitter alors que je protège simplement ma santé. »

Les motivations varient selon les profils :

Type de profil Motivation principale Attente envers l’employeur
Jeunes diplômés Équilibre vie pro/perso Flexibilité horaire
Salariés expérimentés Reconnaissance Évolution professionnelle
Parents Charge mentale Compréhension

Quiet quitting vs présentéisme : le grand paradoxe

Ironiquement, le quiet quitting apparaît comme une réponse au présentéisme, ce phénomène où les employés restent physiquement au travail sans être productifs. Les deux attitudes révèlent un malaise profond dans les relations professionnelles contemporaines.

Une crise de sens généralisée

Les études sociologiques pointent plusieurs éléments clés :

En 2025, cette crise atteint son paroxysme, poussant les DRH à repenser complètement leur approche du management et de la motivation des équipes.

Perspectives pour les années à venir

Le quiet quitting n’est probablement qu’une étape dans l’évolution des relations de travail. Les experts prévoient plusieurs scénarios pour la fin de la décennie.

Vers un nouveau paradigme

Les tendances émergentes incluent :

Certaines entreprises visionnaires testent déjà des modèles radicalement différents, où la satisfaction au travail devient le principal indicateur de performance, devant les traditionnels KPIs financiers.

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Camille Durand

Bonjour, je suis Camille Durand, consultante RH et coach en management. Depuis plus de 10 ans, j’accompagne les entreprises et les managers dans leurs enjeux humains : recrutement, développement des compétences, gestion des talents, cohésion d’équipe et conduite du changement. Passionnée par l’humain et la performance collective, je crois fermement que le bien-être au travail et l’efficacité managériale vont de pair. Mon approche est à la fois pragmatique et bienveillante : j’écoute, j’analyse, je conseille et j’agis à vos côtés. Que ce soit pour structurer vos process RH, former vos équipes ou faire grandir vos managers, je mets mon expérience au service de vos ambitions. Envie d’en discuter autour d’un café (virtuel ou réel) ? Parlons-en ! ☕

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